Comment intégrer la RSE dans son Système de Management

Les 5 défis du Manager QSE qui voulait devenir Manager RSE

La RSE est une réelle opportunité pour (re)donner du sens à la Qualité et aux démarches étendues de type QSE. Encore faut-il que ces deux univers soient en mesure de cohabiter !

Il est assez surprenant de constater que sur le terrain l’univers de la RSE se mélange rarement à l’univers des Systèmes de Management de type QSE (même si on constate une certaine évolution ces dernières années).

C’est un peu comme si ces deux mondes s’observaient.

D’un côté l’approche de type “compliance” avec les normes de certification et de l’autre côté un univers plus moderne basé sur la stratégie, la raison d’être, les valeurs, et l’éthique.

Pour un Manager de système de Management, le passage vers la RSE doit s’accompagner d’une nouvelle prise de conscience. Il faut penser et agir autrement pour relever les 5 défis de la RSE.

DEFI N°1 : Savoir choisir les bons sujets…

Aborder la RSE dans une organisation nécessite une certaine prise de recul afin d’avoir une vision stratégique sur les enjeux majeurs d’une organisation. Le sujet de la RSE est tellement vaste qu’il est primordial de se fixer les « bonnes priorités », c’est-à-dire de travailler sur les sujets majeurs d’une organisation en matière sociale, sociétale, environnementale.

Le Manager RSE doit ainsi avoir la capacité de mobiliser des ressources pour identifier et sélectionner les enjeux prioritaires d’une organisation. Ce « schéma directeur » donne un cadre de travail dans lequel s’inscrit concrètement la démarche RSE.

La détermination des enjeux RSE doit servir la stratégie de l’organisation en lien avec les préoccupations des parties prenantes. Cette démarche donne un « cadre structuré » et permet de définir un « terrain de jeu » dans lequel l’organisation va mobiliser des ressources. La matrice de matérialité est un excellent moyen pour évaluer l’intérêt des enjeux de manière holistique.

DEFI N°2 : Embarquer les équipes ….

Un projet RSE se pilote de manière collégiale et participative. Il faut être en mesure d’embarquer tous les collaborateurs dans le projet en mobilisant l’intelligence collective. On ne peut faire de la RSE seul.e dans son coin.

Une telle approche nécessite avant toute chose de contribuer à une véritable prise de conscience en interne sur la nécessité d’agir. Cette démarche doit être « saine » en évitant une approche de type « trompe œil » (greenwashing) qui pourrait être fatal en interne.

Le Manager RSE doit ainsi avoir cette capacité d’embarquer les collaborateurs dans un projet partagé et porteur de sens. Il faut déclencher une véritable prise de conscience en positionnement la RSE avec un enjeu plus global. La fresque du climat est un excellent outil pour susciter cette prise de conscience.

DEFI N°3 : Penser et agir autrement…

La RSE nécessite de sortir de sa « zone de confort » pour trouver de nouvelles réponses à de nombreuses problématiques. La réflexion reposant sur des axiomes « du monde d’avant » doit être bousculée pour faire preuve de créativité et d’innovation.

Il faut ainsi sortir d’un schéma connu qui amènera forcément à des solutions dépassées voire obsolètes avant même leur mise en œuvre. Il faut penser et agir autrement pour apporter des idées nouvelles dans l’ère du temps.

Le Manager RSE doit ainsi être un pro de l’intelligence collective en utilisant des méthodes et des outils qui obligent un autre mode de pensée : world café, design thinking, photo langage, ….

DEFI N°4 : Faciliter le changement…

Une démarche RSE est tellement vaste qu’elle oblige tout porteur de projet à se positionner comme un « facilitateur » du changement et non pas comme un exécutant du changement. Il faut accompagner les équipes à trouver leur propre voie de développement.

Le manager RSE doit ainsi faciliter le déploiement en proposant des outils, des méthodes, des idées, … Mais il doit s’abstenir de proposer des solutions « clés en mains » (voilà ce qu’il faut faire) même si les sollicitations en interne sont fortes.

Il ne faut pas tomber dans le piège du « Bon Samaritain » qui fait à la « place de … ». Une telle posture est en réalité néfaste car elle protège artificiellement les personnes des nouvelles réalités du monde d’aujourd’hui.

DEFI N°5 : Développer de nouveaux temps…

Il faut développer un temps long (3 à 5 ans) pour donner des perspectives disruptives reposant sur l’idée « Que voulons-nous accomplir de grand dans les années à venir ? ». Ce temps long donne une vision à long terme pour l’organisation pour aborder de nouveaux enjeux stratégiques. Elle permet à chacun de se projeter dans un schéma de développement.

Il faut aussi privilégier des temps courts (tout de suite – journée – semaine) pour limiter la charge mentale en mettant en œuvre, dans des délais très courts, des « Quick win » en matière de RSE. Une telle approche, reposant sur le principe de l’action immédiate, évite d’alimenter à outrance les plans d’actions.

Il faut créer des temps intermédiaires (trimestre) pour être plus efficace en s’inspirant par exemple de la méthode OKR (Objectives Key Results) pour décliner et suivre sur des tiers-temps tout un projet d’entreprise en matière de RSE. Une démarche qui engage les acteurs dans la réalisation des objectifs définis

« Le Manager QSE qui voulait devenir Manager RSE » a de nombreuses cartes en mains pour porter le sujet de la RSE dans une organisation. En ayant une vue globale sur le fonctionnement de l’organisation, il est un acteur de la « transversalité ».

Il possède des compétences en gestion des risques et des opportunités, il a une approche systémique de l’organisation, il maîtrise des normes qui peuvent contribuer au déploiement de la RSE, ….

Néanmoins, il doit développer de nouvelles compétences notamment en ce qui concerne la vision stratégique (savoir se projeter), les modalités de gouvernance, l’animation collaborative (en utilisant l’intelligence collective), et il doit surtout faire preuve d’une réelle capacité à sortir de sa « zone de confort » pour faire autrement !

Ce webinaire s’inspire de ma nouvelle formation « Comment intégrer la RSE dans son Système de Management »

Christophe Villalonga, consultant
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